RYTHMES ET INSTRUMENTS
RYTHMES
Maracatu de Baque Virado
Le maracatu de baque virado est un rythme d’origine urbaine. Il accompagnait, au 17ème siècle, les cérémonies de couronnement du Roi du Kongo. Lors du carnaval de Recife, le maracatu gagne les rues avec ses percussionnistes et son cortège de danseurs.
Le maracatu constitue un spectacle imposant qui implique, au-delà de la richesse esthétique et symbolique, une intense musicalité à travers les chants (toadas) et divers types de baques (rythmes).
Maracatu de Baque Solto
Contrairement au maracatu de baque virado, le maracatu de baque solto est d’origine rurale. C’est une fusion d’éléments de diverses fêtes populaires qui envahit, lors du carnaval, les rues des villes situées près des fabriques et plantations de canne à sucre.
Les personnages défilent en cercle autour duquel viennent se positionner les Caboclos de Lança qui ont pour rôle d’ouvrir le chemin parmi le public et de protéger le cortège, et sont principalement reconnaissables par leur cape brodée de paillettes et perles multicolores couvrant des cloches portées sur le dos qui rythment leurs pas.
Caboclinho
L’évolution des tribus de caboclinhos (indigènes) dans les rues, avec leur drapeau et leurs costumes de plumes, est l’une des plus belles et des plus originales manifestations du carnaval pernambucano. Les caboclos se démarquent par la beauté et les couleurs des parures qu’ils portent ainsi que par leur forte et spectaculaire chorégraphie.
Ils défilent au son d’un petit groupe de musiciens et de la marcation de leurs arcs appelés « preacas ». Par cette danse, les indigènes souhaitent marquer leur présence, maintenir leur héritage et faire perdurer durant le carnaval leurs danses et légendes.
Côco
Il est né dans la région côtière près des plages. La légende raconte que les Noirs, après avoir cueilli et rassemblé les noix de cocos, s’asseyaient au sol. Pour briser la dure coquille du fruit, se munissaient de 2 pierres ; l’une était posée sur la noix et était frappée par l’autre jusqu’à ce que la coque se casse. Comme ils étaient très nombreux à travailler, le fracas des pierres battant les noix produisaient un son impressionnant. Au milieu de tout cela, il y en avait toujours un qui se levait et commençait à danser : tous cherchaient alors à battre les noix de coco en rythme, transformant ce travail harassant en fête (zoeira).
Les participants se mettent en file ou en ronde pour exécuter certains pas tels que le sapateado, l’umbigada…, tapent des mains en rythme et répondent aux appels du chanteur « mestre cantadô ».
Ciranda
La Ciranda est une danse typique des plages, elle est apparue sur le littoral nord de Pernambuco.
C’est une danse simple, communautaire et conviviale. Les participants forment une ronde qui s’agrandit au fur et à mesure que les personnes arrivent pour danser. Lorsque cette ronde rencontre des difficultés pour tourner car trop grande, une deuxième ronde plus petite se crée à l’intérieur de la première.
Les participants (danseurs, chanteurs, musiciens) sont nommés cirandeiros et cirandeiras. La plus connues des chanteuses de Ciranda est Lia de Itamaracá.
Frevo
Le carnaval de Recife possède sa propre danse carnavalesque, issue du peuple : le Frevo. Il est apparu à la fin du 19ème siècle – début du 20ème. Le mot Frevo vient du mot « ferver » qui signifie « bouillir », ce qui représente bien l’effervescence et l’agitation du carnaval.
Cette musique légère et animée, composée pour le carnaval donne au public un bon moyen d’exprimer leur joie. Le Frevo de rua est incomparable, il est joué par un groupe de musiciens principalement composé de cuivres et accompagnés de danseurs armés de leur petit parapluie, exécutant des sauts, flexions et autres contorsions et acrobaties telles que : tesoura, locomotiva, dobradiça, parofuso, ferrolho …
Afoxé
L’afoxé est un rythme d’origine africaine, principalement joué dans les maisons de culte de Candomblé (terreiros). Ce rythme est directement lié aux principes de cette religion afro-brésilienne, de part les chants qui rendent hommage aux divinités afro-brésiliennes, les valeurs culturelles et de conscience de groupe qu’il véhicule, ainsi que l’utilisation des instruments de percussion et la gestuelle de la danse.
L’afoxé peut être également appelé « Candomblé de rue », représentant ainsi les cortèges de fidèles sortant des terreiros confinés pour défiler dans les rues durant le carnaval, permettant ainsi de maintenir vivantes leurs traditions africaines.
Boi
Le Boi est en fait la transformation du bumba-meu-boi / cavalo marinho qui se joue durant le ciclo natalino à l’époque de Noël. A l’occasion du carnaval, il descend dans les rues en un cortège coloré et dansant avec des chorégraphies spécialement adaptées à ces jours de folie.
Vous retrouvez dans les rues, commandés par le Capitão, tous les personnages du cavalo marinho : Mateus, Catirina, Bois, Burras, Sebastião, Mané…
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INSTRUMENTS
Alfaia
L’alfaia est un tambour typique de cordes et de peaux animales que l’on retrouve dans le maracatu de baque virado. Traditionnellement taillé dans du bois de macaïba, le tambour de bois massif en est extrait du milieu du tronc. A Recife, il est également connu sous le nom de « bombo ». Il en existe trois types : le marcante (marque la base rythmique), le meião (peut servir de base mais est souvent joué en variation), le repique (joué en variation).
Caixa / Tarol
La caixa (caisse claire) et / ou le tarol sont fondamentaux dans la batterie du maracatu puisqu’ils introduisent les rythmes et dictent la cadence des Alfaias. Ils peuvent être de métal ou de bois et sont faits de peaux synthétiques avec un timbre en dessous.
Agbê
Instrument récemment introduit dans le maracatu, il est composé d’une calebasse coupée à l’extrémité et habillée d’un filet de perles. Il est également très populaire à Bahia où il est plutôt connu sous le nom de Xequerê et est très utilisé dans les candomblés et afoxés.
Ganzá
Egalement connu sous le nom de « mineiro », le ganzá est un cylindre d’aluminium rempli de graines que l’on balance de gauche à droite.
Gonguê
Le nom gonguê vient de l’africain ngonge, il est issu de la même famille que l’agogô. C’est une grande cloche fixée au bout d’un manche avec un timbre plus rustique que l’agogô. Il est porté dans une main et frappé par une baguette en bois de l’autre. Le son du gonguê est très caractéristique et fonctionne comme une sorte de métronome pour le reste de la batterie du groupe.
Agogô
L’agogô est un instrument de musique d’origine africaine. Il est constitué d’une ou plusieurs cloches en bois ou en métal, reliées entre elles. Son nom vient d’akokô en langue nagô, qui désigne l’horloge ou le temps et sert donc à marquer le tempo.